Aujourd’hui c’est dimanche.
La neige est tombée durant la nuit. Il fait froid et humide dehors. Ce qui n’incite pas vraiment à y mettre le nez.
Un jour idéal pour écouter de la musique, n’est-ce-pas ?
Pour détendre l’atmosphère et remplir la maison de notes plus lumineuses que celles de ce ciel bas sur nos têtes, quoi de mieux que de se laisser emporter par l’univers de Daniel Darc ?
Un artiste qui peut paraître sombre au premier abord, mais son oeuvre révèle tellement de douceur, de lumière et d’authenticité. Pour cela, il a toute sa place sur ce Blog qui veut vous parler d’humanité et de sincérité.
Il y a longtemps que je ne l’ai pas écouté. Un album et une chanson en particulier : La taille de mon âme.
Qui est Daniel DARC ?
Il a quitté ce monde il y a 8 années déjà. Je n’ai pas eu la chance de le rencontrer, mais je peux tout de même vous dire quelques mots sur ce que l’on sait de lui.
Daniel Darc est né le 20 mai 1959 à Paris et mort le 28 février 2013 à Paris également. Il a été propulsé sur le devant de la scène avec les autres membres de son groupe Taxi Girl avec un titre que nous avons tous entendu et fredonné un jour dans les années 80 : Cherchez le garçon.
Ensuite il a débuté une carrière solo lorsque la mort par overdose du batteur sonna le glas de Taxi Girl !
Ce fut donc l’arrêt un peu brutal de sa collaboration en groupe et la raison de son parcours solo, mais fructueux, qui le portera jusqu’à sa mort.
Mon but n’étant pas de faire une rétrospective de la vie de Daniel DARC, je vais m’arrêter là pour la partie biographique.
Une grandeur d’âme
Je préfère vous parler de ce que son oeuvre m’inspire. Il se dégage des titres de cet album en particulier (La taille de mon âme) une grande sagesse et beaucoup d’humilité. Sa vie d’homme et d’artiste fut éclairée à la lumière de son talent et de sa sensibilité exacerbée. Il a du supporter, avec beaucoup de dignité et peut-être parfois de résignation, de nombreuses épreuves dont il se relevait toujours.
Son travail de musicien et d’écrivain, ses collaborations furent souvent ponctués de longs moments de solitude, en particulier à cause de ses addictions. Mais je pense que dans cette vie d’homme, solitaire et entouré à la fois, la taille de son âme n’en fut que grandie et transcendée.
Un enfant du paradis
Cette chanson m’a toujours émue. À chaque écoute, c’est la même émotion. Je peux l’écouter en boucle, comme on dit.
Je trouve l’introduction superbe. Le morceau commence (et se termine également) par un extrait sonore du film réalisé par Marcel Carné et écrit par Jacques Prévert : Les enfants du paradis. Les comédiens Arletty et Pierre Brasseur y sont admirables !
Ce chef d’oeuvre, tourné pendant la guerre entre 1943 et 1944, est sorti en salle en mars 1945.
Ce choix pour introduire cette chanson est très révélateur d’un paradoxe présent et constitutif du monde réaliste et poétique de Daniel DARC.
Le rêveur éveillé !
La musique très douce, comme une berceuse pour les grands enfants que nous sommes restés, est révélée par le son d’un vieil orgue de barbarie.
Dans cette chanson, Daniel nous parle, de sa belle voix grave, mélodieuse et enveloppante, de tout ce qui fait un homme.
Il nous dresse la liste de tout ce à quoi peut s’identifier (ou être identifié) un homme. Son coeur, ses yeux, ses mains, ses reins, ses jambes, ses bras, son ventre… Mais aussi sa vie et ses émotions. Ses cris, ses jours, ses nuits, ses rêves, ses rires, ses joies…
Mais tout cela n’est rien, selon Daniel, par rapport à la taille de son âme !
L’âme étant tout ce qui ne se voit pas. Ce qu’on cache, ou pas, selon les liens que l’on tisse avec les autres.
Elle est aussi la source qui nourrit, et d’où jaillit, son oeuvre poétique et artistique. Il est comme ça ! La matière première avec laquelle il travaille c’est lui. Il ne fait pas semblant. Il ne triche pas. C’est tout son Être qu’il met dans sa musique.
Au creux de son âme, c’est là qu’il héberge sa foi. C’est là que siègent ses espoirs insensés, celui d’un succès qu’il mérite sincèrement mais qui ne vient pas vraiment… Il y croit toujours et avec acharnement et il a raison !
Daniel aura vécu une vie unique en son genre. Il aura enduré le pire certains jours, presque docilement, et vécu des éclats de conscience lumineux d’autres jours.
Mais sûrement toujours accroché à l’idée folle que sa vie devienne une oeuvre d’art, pour lui-même d’abord et pour l’éternité… peut-être.
3 min 44 de douceur…
Mais assez parlé maintenant ! Il est temps d’écouter l’artiste !
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J’espère vous avoir un peu conquis à la cause de ce grand artiste et emportés avec moi quelques minutes grâce à l’écoute de cette note musicale et ce morceau choisi pour vous aujourd’hui.
Laissez-moi vos commentaires, dites-moi ce que vous a inspiré cet article et surtout cette chanson, sortie de l’album « La taille de mon âme » de Daniel DARC, édité en 2011.
Rony CHABANNE
