Connaissez-vous Perla Servan-Schreiber ? Une femme qui nous parle de cuisine et de gourmandise à partager avec ceux qu’on aime, mieux que quiconque ! Mais au-delà de la cuisine, elle nous partage ses pensées de femme ancrée dans la vie à la manière des philosophes avec ce petit supplément d’âme qui lui vient de la vie et de ce qu’elle y a découvert !
Je veux vous retranscrire dans cet article un morceau choisi du livre « Ce que la vie m’a appris » que j’ai entre les mains depuis plusieurs jours.
« Ce que la vie m’a appris »
« Aller en soi-même et ne rencontrer pendant des heures personne, c’est à cela qu’il faut parvenir. » Rainer Maria Rilke
Je peux vivre agréablement une journée sans me nourrir, mais pas sans un temps de silence. Et vous ?
Y aspirez-vous, même avec une pointe d’appréhension ? Y voyez-vous le plus grand luxe de l’époque ? Partagez-vous mon sentiment : faire silence comme besoin vital ?
A moins qu’il ne fasse naître en vous une angoisse insupportable.
Associé à l’ennui, l’isolement, la mort parfois, le silence peut faire peur. C’est pour combler ce vide que nous nous enveloppons de bruit : musique en streaming, vidéos, coups de fil, réunions à la chaîne. C’est le cercle vicieux du « dopamine loop », bien connu des toxicomanes.
Cette substance pousse notre cerveau à réclamer une stimulation perpétuelle.
Plus le quotidien est bavard…
J’ai la faiblesse de croire, pour le vivre dans ma chair, que plus le quotidien est bavard, plus il est vital de se mettre sur « pause » une ou deux fois dans la journée. Pour retrouver son souffle, sa capacité à penser, pour ne pas se perdre.
Le matin, après ma marche solitaire, vous savez que je me pose sur mon zafu à 7h30 pour dix minutes de méditation zen. Dans la pénombre, mon coeur ralentit, ma respiration devient plus profonde, ma posture plus consciente et juste. Le silence s’installe en moi. À moins que mon chat, qui médite près de moi, ne soit pris d’un soudain accès de tendresse.
Puis j’ouvre les yeux. Je me sens bien. Je me suis reconnecée à moi-même pour vivre une journée dans la joie – mon émotion fétiche. Ça ne protège pas des éventuelles déconvenues de la journée. Mais ça aide à les amortir.
À la personne efficace que vous pensez être, je confie mon propre ressenti : ces quelques minutes de silence chaque jour, seule, rechargent mes batteries. Je crois qu’elles développent ma capacité d’écoute, de créativité, de bonne humeur. Vous verrez, si vous essayer vraiment, ce qui n’est pas toujours facile.
Et si le silence était plus fort que la parole ?
La méditation n’est pas le seul moyen d’installer le silence en soi. Marcher dix à quinze minutes, portable éteint, à l’heure du déjeuner si vous n’êtes pas matinale, est une bonne option. Ou lorsque le temps le permet, s’arrêter quelques instants sur un banc avec un bon livre.
Quel que soit votre truc à vous, il importe qu’il soit quotidien.
Être en permanence connecté aux autres, n’est-ce-pas le moyen le plus sûr pour éviter de se connecter à soi ?
Un jour peut-être sentirez-vous le désir de dépasser cette appréhension ? Pour vous retrouver vous-même – réflexe du comédien au calme dans sa loge avant d’entrer en scène.
Dernier exemple non négligeable des vertus du silence : dans une négociation, il peut être plus fort que la parole. Celui qui le laisse s’installer prend l’avantage sur celui qui le rompt. Freud l’avait compris. La posture du thérapeute face à son patient est bien celle-ci. Pour y mettre fin, l’interlocuteur peut lâcher une information qu’il ne souhaitait pas donner. Le réflexe de combler le vide est si fort qu’on en devient moins vigilant !
Ça arrive plus souvent qu’on ne le pense. Essayez ! Et ne croyez qu’en la vertu de l’expérience – la vôtre !
Agrandir notre espace intérieur grâce au silence

Voici, à travers un court extrait de ce livre tendre et vivifiant, ma contribution du jour…
J’espère avoir ouvert une petite porte magique, dans votre esprit, sur le silence intérieur grâce à Perla Servan-Schreiber.
Bonne méditation silencieuse et joyeuse connection avec vous-même…
Rony CHABANNE
